Jour 6, Antelope Canyon

Les jours se suivent et se ressemblent : c’est sous la pluie que nous nous réveillons ce matin. Nous commençons à avoir très peur pour notre visite du jour : Antelope Canyon est inondable en cas de pluie, et en 1997, des français, américains, suédois et anglais y ont trouvé la mort suite à une montée rapide des eaux lors d’un orage. Depuis, les canyons sont fermés en cas de pluie.

Nous chargeons la voiture, faisons le check-out, avançons nos montre d’une heure puisque nous allons (encore !) changer de fuseau horaire. C’est d’ailleurs très compliqué : LA et LV sont sur le fuseau horaire du Pacifique, l’Arizona, le Montana, l’Utah sont sur le fuseau horaire des Mountains avec application de l’heure d’été, sauf pour l’Arizona. De plus, les zones indiennes n’appliquent pas forcément le même horaire, Page qui n’est pas en région indienne suit l’horaire des indiens, proximité oblige, sans appliquer l’horaire d’été. Un vrai casse-tête chinois (ou devrais-je dire, américain). Bref, nous avons rendez-vous à Page à 11h45 pour notre visite d’Antilope Canyon Upper, et nous faisons tranquillement la route sous le soleil revenu. Les paysages sont toujours aussi splendides, alternance de gris, de rouge, d’orange, qui, sous le soleil, sont du plus bel effet.

Avant d’arriver à Page, nous nous arrêtons au barrage achevé en 1965 sur le Colorado, celui-là même qui a créé le lac Powell. Puis nous rejoignons notre tour operator pour la visite. On est en avance d’une heure, mais pour être sûrs, nous allons payer et récupérer nos billets, toujours méfiants des réservations par internet. Avant de partir pour la visite, l’hôtesse nous propose d’aller voir le site de Horseshoe Bend, affirmant que nous avions le temps. Nous restons dubitatifs, 50 minutes nous semblent un peu juste. On optons donc pour un petit tour de la zone commerciale, fermée en grande partie, dimanche oblige. Finalement, nous hommes habités d’un doute concernant l’heure, au vue de celle marquée sur le reçu de CB. Nous demandons donc confirmation à un passant, et au final, il s’avère que nous n’avons rien compris : il ne fallait pas avancer nos montres d’une heure, mais les retarder. Il n’est donc pas 11h mais 9h. L’hôtesse avait raison: nous avons le temps.

Après une explication détaillée de ce que seront les changements d’heure dans les prochains jours en fonctions des sites que nous allons visiter, nous partons donc voir le site de Horseshoe Bend, méandre en forme de fer à cheval du Colorado. Pour accéder au site, une petite marche de 15 minutes dans le sable, et du haut de la falaise (non sécurisée), nous pouvons admirer le Colorado 300m plus bas. C’est assez impressionnant. Retour dans le sable, et cette fois-ci, c’est la bonne heure pour se rendre au départ du tour d’Antelope.

HorseShoe

Sur place, une Chevrolet 8 places nous attend, que nous partageons avec une famille de Suisses. Nous serons donc huit, pas trop nombreux pour faire les photos sans se marcher sur les pieds. Notre guide, Henry Dhieux, d’origine française par ses deux grands-parents, retraité, nous emmène sur le site. Tant que nous sommes sur les routes, tout va bien. Dès que nous entrons sur le site proprement dit, le chemin n’est plus qu’une piste de sable où l’enlisement menace à tout moment. Nous arrivons néanmoins à bon port, tandis qu’Henry nous raconte sa vie, son travail à la centrale thermique puis au barrage.

C’est enfin le moment tant attendu : Antelope. Un canyon plat, de 400m de long, un couloir tortueux creusé par l’eau. Sa beauté est due au fait qu’il est plus ou moins à ciel ouvert, et qu’en rentrant, la lumière magnifie les couleurs. Un pur bijou ! La visite à durée une bonne demi-heure, et au retour, les couleurs n’étaient déjà plus les mêmes. Il faudrait y passer la journée. Après un morceau de flûte indienne jouée par le guide (le folklore tient bon, même s’il n’est pas du tout indien), nous remontons le canyon en sens inverse, puis retournons à notre point de départ, notre guide nous faisant profiter de son excellent sens de l’humour. Au final, nous avions eu du mal à réserver, nous avions choisi au pif parmi les sociétés habilitées à organiser les tours, mais nous n’avons vraiment pas été déçus, transportés en voiture et non pas dans un de ces 4X4 qui vous cassent le dos. Avoir un guide non-indien est aussi un plus indéniable : très fier de ce qu’il fait, connaissant le canyon sur le bout des doigts, excellent conseiller pour les prises de vue, mais aussi très critique sur la gestion du site par les indiens (ils ne veulent que faire de l’argent : c’est vrai qu’au vu des tarifs prohibitifs pratiqués, la route pourrait être meilleure).

Ante1

Ante2

Il ne nous reste plus maintenant qu’à retourner sur le site (en se trompant de route…) pour visiter le deuxième canyon : le Lower. Celui-ci a été creusé par l’eau, mais en “sous-sol”. Toujours les mêmes tarifs prohibitifs (22$ par adulte tout de même), et là un guide qui fait plus office d’accompagnateur qu’autre chose. Nous accédons au site par des escaliers identiques à ceux qu’on eut trouver dans les navires de guerre. Le décor est très différent, le canyon plus grand, les couleurs moins fortes. Nous avons apprécié, mais moins bien aimé.

Ante3

Une fois la visite terminée, une petite halte au Wal-Mart du coin (ouvert tous les jours de 6h à minuit…) et retour à l’hôtel sous quelques gouttes. A peine installé, un orage tropical du style de ceux de Floride éclate. Décidément, pas un jour sans eau !

Demain, direction un autre site d’exception : Grand Canyon. A suivre..

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